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Actualité Historique Arsenal - Unites - alfost
ALFOST
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Actualité ALFOST
Alabordache
01 / 08 / 2005
Sujet : Les anti-nucléaires en rade de Brest


A l'occasion du soixantième anniversaire des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, le collectif Bretagne de la campagne pour le désarmement nucléaire souhaite attirer l'attention sur la politique militaire française. Un week end de mobilisation est prévu les 6 et 7 août, à proximité de la base de l'Ile Longue sur la presqu'île de Crozon. Le collectif pour le désarmement nucléaire regroupe une cinquantaine d'organisations, telles que Greenpeace, la Ligue des droits de l'Homme ou le réseau Sortir du nucléaire. Dans le Finistère, ce collectif s'est associé au combat d'un groupe d'habitants de la presqu'île de Crozon contre la base militaire de l'Ile longue, où se trouvent les sous-marins nucléaires de la Force océanique stratégique française. Le dimanche 7 août, une randonnée pédestre partira de la chapelle Sainte Marie du Menez-Hom en direction du sommet, où sera lue une lettre du maire d'Hiroshima, demandant « le démentèlement et la destruction de toutes les armes nucléaires ». Après un pique-nique organisé au port du Fret, le cortège se rassemblera devant l'entrée de la base. La flotille rade de Brest pour une mer propre s'associe également à cette journée. 70 voiliers et 20 kayakistes partiront dimanche de Roscanvel en direction de l'Ile Longue. « Nous voulons montrer que les questions de défense n'intéressent pas seulement les experts, mais aussi les simples citoyens », explique Roland Nivet, vice-président du Mouvement pour la paix et coordinateur régional du collectif. Dans la ligne de mire du mouvement, la politique militaire française qui violerait le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). « Alors que le programme de remplacement des missiles des sous-marins de l'Ile Longue n'est pas terminé, le projet de Guenvenez lancé en 2004 prévoit la production de nouveaux missiles équipés de têtes nucléaires », dénonce le coordinateur régional. Or personne ne veut croire à la capacité dissuasive de l'arme atomique, et selon Roland Nivet, « lorsqu'on fabrique des armes, on est tenté d'aller jusqu'au bout et de les utiliser. » S'ajoutant à cette journée de mobilisation, la campagne de sensibilisation auprès des collectivités locales initiée en 2003 par le maire d'Hiroshima poursuit son chemin. Mais depuis deux ans, seules une dizaine de collectivités françaises se sont engagées à réclamer la mise en oeuvre du TNP. Cette semaine, le collectif Bretagne pour le désarmement nucléaire souhaite donc accentuer la pression. Ses membres déposeront dans les mairies de Brest, Quimper ou Rennes des requêtes demandant une délibération sur l'application du TNP et son respect par la France. Pour ne pas oublier les ravages de la bombe atomique, deux membres finistériens du collectif se sont envolés aujourd'hui vers Hiroshima. Au programme, visite des mémoriaux et musées de la paix, recontres avec des survivants. Depuis quelques années, Roland Nivet constate un regain de mobilisation contre le nucléaire. Pour lui, l'instauration de la paix ne passe pas par l'augmentation des dépenses militaires, comme on l'observe aujourd'hui en France ou aux Etats-Unis. « Il n'y a pas de paix possible sans justice et sans respects des droits de l'homme. »
L figaro
22 / 07 / 2005
Sujet : La Fost, sentinelle de la terreur
Le granit, surtout quand ses couches s'étirent sur plusieurs dizaines de mètres, est la meilleure des boîtes à secrets. Et cette qualité rapproche étrangement le chef vendéen Cadoudal, le rebelle haïtien Toussaint Louverture et les sous-mariniers de la force océanique stratégique française. Tous, reclus forcés ou volontaires, ont vécu ici des jours sans aube, enfouis sous l'une des pointes rocheuses les plus occidentales de l'Europe, celle qui aiguillonne la rade de Brest.

Le «château» ne boude pas son histoire. Ici, on aime rappeler que le port breton abrite la seule citadelle militaire européenne en activité sans interruption depuis dix-sept siècles. Romains, Bretons, Anglais, Allemands, Français, tous les occupants ont apporté leur petite touche. Et se sont amusés à creuser la roche. A quelques mètres, d'abord, pour y nicher cachots et oubliettes. Puis, profondément, lors de la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, les Français ont repris l'ouvrage de l'occupant allemand. Désormais, les souterrains abritent le QG de la flotte de l'Atlantique et le centre opérationnel des SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins).

Une installation récente pour les cornacs de ces derniers, puisque leur PC se trouvait-il y a encore cinq ans en région parisienne, dans les anciennes champignonnières de Houilles.

L'entrée se donne encore des petits airs de guerre froide, avec ce tunnel qui plonge dans l'amas rocheux, les lourdes portes d'acier à volant, les lumières crues. A intervalles réguliers, des bourrelets de mousse zébrés de jaune et de noir signalent aux crânes qu'ils doivent se baisser ou souffrir. Ils ont été posés, il y a un an, pour accueillir un visiteur de haut rang et de haute taille. Jacques Chirac, chef des armées et par là même détenteur de la petite valise qui commande les missiles destructeurs.

Quelques portes codées plus loin, on arrive dans le centre nerveux de la force, le Cofost (Centre opérationnel de la force océanique stratégique). Et là, déception. Avec ses meubles en formica et ses écrans d'ordinateur, la pièce principale ne diffère guère d'un centre informatique de tri postal ou du poste de sécurité d'une usine pétrochimique. Quelques cartes marines accrochées aux murs peinent à faire appareiller le rêve.

Puis l'on passe derrière le rideau des sobres apparences, qui cache souvent les grands desseins. Et l'on réalise que ces hommes qui suivent derrière leur écran le sillage coloré de frégates russes ou de cargos maltais sont de drôles de soldats. Ils sont sans doute les seuls militaires à mettre leur honneur à ne pas servir. Plus justement, à ne pas devoir mener jusqu'au bout la mission à laquelle ils se préparent depuis des décennies.

Car l'apport décisif de l'arme nucléaire dans la prévention de cataclysmes mondiaux ne fait guère de doute. Comme dans l'affirmation du statut de puissance. «Si j'avais eu la bombe, jamais je n'aurais quitté Suez» confia un jour Guy Mollet, après la piteuse retraite de 1956. Quatre ans plus tard, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle, réveillait ses enfants au milieu de la nuit pour leur lancer: «aujourd'hui, la voix de la France existe de nouveau», alors qu'il venait d'être procédé au test du premier engin nucléaire français. Une «voix» qui s'exprime aujourd'hui dans le monde du silence.

A Brest, on s'enfonce dans l'étrange en même temps que sous la roche. En découvrant une autre facétie des lieux. Le Cofost est aussi l'un des seuls centres de contrôle à n'avoir aucune idée de l'endroit où se trouvent les bâtiments sur lesquels il est censé veiller.

La dissuasion repose sur cette notion même d'indétectabilité. Une poignée d'hommes seulement, du commandant du sous-marin à l'hôte de l'Elysée, peut savoir où se trouve le sous-marin nucléaire. Tout juste les veilleurs de Brest savent-ils dans quels océans évoluent leurs protégés. Et les «mobiles» sur leurs écrans ne sont que les routes de navires militaires ou scientifiques, qu'ils communiqueront au sous-marin.

Car s'il n'émet pas, ce qui le rendrait détectable, il peut recevoir, sous réserve de se trouver à une profondeur raisonnable. Pour cela, il traîne derrière lui une immense antenne, longue de plusieurs centaines de mètres, qui peut remonter comme une anguille vers la surface. Ces communications sont vitales, ce qui explique que la plupart des quelque 80 personnes qui s'activent ici soient des transmetteurs.

Météo, courants, température de l'eau... Nombre d'informations transmises concernent l'environnement. Pour le sous-marin, les poches d'eau froide sont la meilleure cachette. Et puis, il y a le renseignement, avec la situation surface et sous-marine. «Nous suivons tous les bâtiments de la zone concernée, notre travail est proche de celui du contrôle aérien, commente le capitaine de vaisseau Eric Heller, chef d'état-major de la Fost, mais nous n'avons pas le même facteur temps.

Dans les airs, tout se joue en minutes ou en heures. Nous, nous raisonnons en jours ou en semaines...» Eloge de la lenteur. C'est un autre paradoxe du Cofost, à l'heure de l'Internet haut débit et dans un univers de haute technologie, on s'évertue ici à transmettre au plus bas débit possible, de l'ordre de dizaines d'octets par seconde.
Pour pénétrer – un peu – sous l'eau, il faut émettre à des fréquences très basses, sur de très grandes longueurs d'onde. Les messages doivent être aussi courts que possible. Le centre des opérations est donc l'école de la concision.

Avant d'être retransmis vers le sous-marin, tous les messages sont relus, expurgés, allégés de leurs mots, locutions, propositions inutiles. L'équipage, lui, a le droit à un «familigramme» par semaine. Quarante mots écrits par un proche sélectionné avant le départ. Le pacha peut jouer les censeurs. Une nouvelle traumatisante, comme un décès, sera différée. De la même manière, l'actualité transmise au sous-marin est filtrée. L'équipage sera informé de l'échec de la candidature de Paris pour les JO mais n'apprendra les attentats de Londres qu'à son retour. Un sous-marinier dont un parent vit dans la capitale britannique pourrait ne pas supporter des semaines sans nouvelles rassurantes.

Ici, la nuit ne vaut pas moins que le jour. La vie du Cofost ne s'arrête jamais, un autre pilier de la dissuasion étant la permanence. «Le contrat opérationnel fixé par la République est clair, explique l'amiral Yves Boiffin, grand patron des sous-marins français, à tout moment, au moins un SNLE à la mer et deux si nécessaire.»

Cette nécessité d'avoir un ou deux sous-marins évoluant quelque part entre Brest et nulle part impose d'en posséder quatre, afin de se jouer des périodes d'entretien. Ce format à quatre SNLE a été décidé en 1996, la marine en ayant détenu jusqu'à six aux grandes heures du choc des idéologies. Sur les quatre sous-marins, trois sont dits de «nouvelle génération»: le Triomphant, le Téméraire et le Vigilant. Le quatrième, l'Inflexible, sera remplacé en 2010 par le Terrible, actuellement en construction à Cherbourg.
Voilà pour le QG.

Le «garage» – c'est ainsi que les hommes de la Fost appellent la base qui abrite les sous-marins nucléaires au repos – se trouve à une dizaine de kilomètres à vol de mouette et une vingtaine de minutes de vedette. De l'autre côté de la rade, sur l'île Longue. L'endroit, aussi, a son histoire dont la toponymie donne une petite idée de la légèreté. Des deux îlots qui font face à l'île Longue, l'un abritait un lazaret et l'autre se dénomme l'île des Morts. L'île Longue, d'ailleurs, n'en est pas une, puisqu'une bande de sable la relie depuis longtemps à la presqu'île de Crozon.

Les cartes marines ou d'état-major n'en disent guère plus, ces 150 hectares du secret y laissant toujours une tache blanche. Une précaution qui fait un peu sourire aujourd'hui, quand des sites Internet permettent d'emprunter un satellite pour zoomer sur n'importe quel point du globe, installations stratégiques comprises.
Le petit port est protégé par une ribambelle de bouées et de filets destinés à prévenir toute incursion de navires ou de plongeurs. La construction de la base sous-marine a commencé en 1968, mais aujourd'hui, les mots d'ordre qui couvrent ses murs semblent bien décalés par rapport aux antiennes de ce chaud printemps.

«Ce qui n'est pas prescrit est interdit» lit-on dans le hangar cathédrale, à côté de la rampe qui permet de faire glisser les missiles nucléaires vers le ventre du submersible. C'est un gendarme, et non un marin, qui vous en ouvre la porte: représentant l'autorité gouvernementale, c'est lui qui porte les trousseaux de clés sensibles. Dans l'enceinte, vélo et marche à pied sont interdits, tous les déplacements devant se faire en véhicule. Tout piéton sera considéré comme un intrus.

Plus de 300 fusiliers marins et gendarmes patrouillent entre les rangées de barbelés qui ceinturent la presqu'île. Près de 2 000 personnes – la moitié seulement de militaires – travaillent ici chaque jour, sur deux sites distincts: la zone bassins, destinée à l'entretien des sous-marins et de leur chaufferie nucléaire, et la zone pyrotechnie, où sont assemblés les missiles balistiques et leurs têtes nucléaires

Quand il pointe son inquiétant museau noirâtre hors de son alvéole de béton, avant de débouquer du goulet de Brest, le sous-marin nucléaire s'apprête à se retirer du monde pour dix longues semaines. Ni jour, ni nuit. Une vie qui refuse de s'écouler selon le rythme universel des 24 heures mais se découpe en tranches artificielles. Le SNLE vit de quart en quart, de quatre en quatre heures.

Et il franchit les fuseaux horaires sans s'en soucier. L'amiral Boiffin passe à bord les premières heures de la mission. Une tradition, un symbole fort. «Ce n'est jamais banal de voir partir un sous-marin, confie-t-il, car je sais que je ne vais plus entendre parler de lui pendant les deux mois qui suivent.» «Seul maître à bord», l'expression prend ici tout son sens puisque le commandant, interdit de radio, ne peut demander d'instructions. Il ne peut rompre le silence qu'en cas d'avarie majeure ou de problèmes de santé grave nécessitant une évacuation. Le poids des responsabilités est écrasant.

Pour cette vie d'aveugle et de muet, les sous-mariniers sont une caste à part. Ils sont un peu à la marine ce que les pilotes de chasse sont à l'armée de l'air. La «sous-marinade» a ses codes, ses rites, et la mort s'invite dans ses refrains. Une crâne élégance aussi, dans le sillage du mythique Casabianca, commandé par le capitaine de corvette L'Herminier.
Dans son ouvrage *, l'amiral Thierry d'Arbonneau cite en exergue ces magnifiques mots entendus à bord le 25 novembre 1942: «Commandant, nous avons confiance, l'équipage me prie de vous demander très respectueusement de combattre.»

* Lire Sous-marins français d'aujourd'hui, (Marine nationale/Editions du Chêne), magnifiquement illustré par le peintre de la marine Michel Bez et préfacé par Michel Déon.
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