la mission principale des torpilleurs étant de torpiller,il s'avèrera par la suite que cette mission alourdira ces bâtiments ,par obligation,du fait de l'adjonction et l'augmentation indispensables de l'armement anti-aériens.
Historique :
le 2 mai 1940 le torpilleur Orage reçoit l'ordre d'appareiller de Cherbourg pour Dunkerque pour apporter des approvisionnements et embarquer les soldats de l'armée du nord.Il file à 25 noeuds sur une mer d'huile,la côte normande s'estompe rapidement .Dans le poste de T.S.F Le matelot radio de quart intercepte des messages indiquant que Boulogne est attaqué par de puissantes colonnes motorisées et que les contre torpilleurs LEOPARD et CHACAL de la deuxième et sixième division de torpilleur et les chasseurs 5 et 42 viennent d'ouvrir le feu contre les batteries à terre.Le Commandant de l'Orage à la lecture de ces messages se rend compte que la situation devient critique et décide de dévier sa route pour rejoindre Boulogne près des autres torpilleurs et relie son chef de patrouille le commandant Urvoy de Portzamparc.A 17 heures L'Orage est en vue du Cyclone,bâtiment du chef de flotille qui lui donne l'ordre de rallier et de rejoindre la deuxième division.L'Orage prend poste en queue de ligne derrière le Frondeur.
Une partie de l'équipage est à la soupe ,l'autre s'affaire à armer la D.C.A. A 18 heures,30 avions en piqué attaquent au loin trois torpilleurs anglais,mais ils se heurtent à la chasse alliée.Un autre trentaine d'avions volent à haute altitude vers la division du FOUGUEUX ,se présentent par l'arrière et piquent à la verticale des bâtiments ,lachent leurs bombes et rafalent en même temps alors que la D.C.A répond au milieu des gerbes d'eau soulevées par les explosions.l'une des bombes explose à flanc du FRONDEUR et fauche 15 hommes.Le poste d'équipage du FOUGUEUX est traversé de part en part par une bombe qui n'explosera pas.L'ORAGE, en position de serre file voit l'attaque se diriger contre lui.En quelques secondes il encaisse quatre bombes sur la passerelle et dans ses abords.Une cinquième explose à flanc provoquant une voie d'eau qui met le bateau à la bande.Les locaux de la teugue sont bouleversés,cloisons et coursives obstruent les passages ,poste de T.S.F et poste central sont éventrés.Une partie de la passerelle s'effondre les occupants sont tués.Le transmetteur d'ordre est brisé,commandes de bord hors service.Sur les dix occupants cinq sont tués,cinq sont grièvement blessés.Mât de flèche arraché,mitrailleuses emportées,embarcatiopns criblées,bossoirs tordus ou abattus.Un incendie éclate à proximité de la pièce de 130 AV,dans les parcs contenant une tonne de poudre et explosifs,près de ce qui reste de la passerelle et de la teugue.Le feu atteint rapidement les soutes et la chaufferie AV.Les flammes atteignent le sommet du tripode,le parc de munitions explose.Sans ordres les hommes valides oeuvrent pour porter secours,dans cette opération ultime l'enseigne de vaisseau Hébert et le maitre-fourrier Debièvre y laisseront leurs vies.Les chefs de pièces,livrés à eux mêmes continuent à tirer.Le canon de 37 tribord est désemparé par le souffle des bombes qui explosent dans l'eau et les gerbes d'eau qui s'effondrent sur le pont.Les mitrailleuses de 13.2 quand elles n'ont pas d'objectifs directs mitraillent les avions qui attaquent le FRONDEUR.
Les cadavres jonchent le pont,les survivants chassés par l'incendie refluent vers la proue.Le capitaine d'armes,parmi eux,prend le commandement. Il tente d'arracher aux flammes les blessés tombés dans le roof AV,de vérifier les brassières avant d'ordonner aux postes d'abandon.Les hommes doivent sauter à l'eau,aucune embarcation ne peut être amenée.Il faut évacuer,avec des radeaux de fortune ou tout ce qui peut flotter.Dans les machines et chaufferie,les déflagrations provoquent l'extinction générale,les joints de vapeurs des chaudières à mazout explosent..Le bâtiment va sauter.Le Commandant ,grièvement blessé refuse d'être évacué.C'est le capitaine de vaisseau, chef de flotille qui donnera l'ordre de l'évacuer coûte que côute.C'est le chasseur 42,qui,continuant à mitraille, procèdera aux opérations de sauvetage.....
C'est par un beau soir de printemps que le torpilleur Orage,quatrième du nom sombra près des cotes de FRANCE ..comme son frère ,la BOURRASQUE..et bien d'autres encore.. .PAVILLON HAUT.
Site internet :
http://tcdorage.free.fr (page autres noms)
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